SUSE ? SOUZE ? ASOUSA STREET ? ZEUS ? ACROPOLE A SUSE ? ELAM ? ELYMAÏDE ? ELLAS ?

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Suse_(%C3%89lam)

Suse ou Shushan dans la Bible (en élamite :Šušan) (en persan : شوش) est une ancienne cité de la civilisation élamite, devenue au Ve siècle av. J.‑C. la capitale de l'Empire perse achéménide, située dans le sud de l'actuel Iran à environ 140 km à l'est du fleuve Tigre. Elle ne présente plus aujourd'hui qu'un champ de ruines.

La petite ville iranienne de Shush qui se trouve à proximité, a pris sa continuité.

Suse a été fondée vers 4000 av. J.-C. sur un point de passage qui relie la vallée du Tigre au plateau iranien. La ville est mentionnée dans la Bible. C'est l'une des plus anciennes cités de la région ; elle a été occupée jusqu'au XIVe siècle, soit une période de plus de 5000 ans. C’est donc une ville très importante pour saisir l’histoire du Moyen-Orient au cours de ces millénaires.

Le site

Plan du site de Suse.

La partie la plus importante de la Suse antique est une zone d'environ cent hectares divisée en trois parties, qui surplombe une petite rivière, la Chaour. La première est l'Apadana, du nom du grand palais que Darius Ier a construit à cet endroit, sur les ruines de constructions élamites.

La seconde est l'Acropole, la partie la plus élevée du site, sur laquelle se trouvait un fort achéménide, qui est en fait la première zone habitée de la ville, et son centre à l'époque élamite. En contrebas se trouve la Ville royale, zone résidentielle, tell constitué par les différentes couches dues à l'ancienneté de l'occupation de cette partie. Ce grand ensemble est celui qui a été peuplé en premier, dès la fin du Ve millénaire.

C'est là que se trouvait la Suse élamite. Il était ceinturé d'un glacis qui servait de système de défense (il n'y avait pas de murailles).

La ville s'est ensuite étendue vers l'est aux périodes plus tardives, dans la « ville des artisans », où se trouvait la ville à l'époque islamique. Les deux ensembles étaient séparés par un fossé, et par les eaux de la Chaour qui avaient été détournées.

Historique des fouilles

Le site de Suse n'a jamais été oublié. La ville est restée dans les mémoires locales par la présence du tombeau du prophète Daniel, qui en fait un lieu de pèlerinage. Elle est également restée dans les mémoires des européens par le livre d'Esther, dont l'histoire se déroule dans cette cité. Benjamin de Tudèle, qui visite la ville au XIIe siècle, peut ainsi l'identifier aisément.

Le premier archéologue à effectuer des relevés sur le site sera W.K. Loftus, au milieu du XIXe siècle[1]. Il identifie le site grâce à une inscription retrouvée dans le palais d’Artaxerxès situé sur les bords du Chaour. Les premiers à fouiller le site sont les époux Marcel et Jane Dieulafoy, de 1884 à 1886, mais les fouilles restent limitées.

 

De nombreux niveaux archéologiques de l'Acropole sont ainsi rasés, le projet de de Morgan étant d'arriver aux débuts du site. Pour ce faire, il va jusqu’à employer environ 1 200 travailleurs sur le site, et fait faire un petit chemin de fer pour évacuer la terre dégagée plus rapidement. Les monuments des époques suivant la période protohistorique sont donc irrémédiablement perdus sur les zones fouillées complètement. Au moins les découvertes d'objets d'arts sont fructueuses, et sont des apports inestimables pour la connaissance de l'histoire de la Susiane et la Mésopotamie : notamment la stèle du Code de Hammurabi et celle de Naram-Sîn d'Akkad, et par la suite les nombreux objets de la période protohistorique, dont les tablettes proto-élamites.

En 1903, de Morgan est rejoint par Roland de Mecquenem, qui devient directeur des fouilles après son départ en 1908, et qui poursuit selon les mêmes méthodes. Jusqu'en 1913, il s'attèle à dégager l'apadana. Il revient après la guerre, en 1920, et continue d'explorer le site, puis fouille d'autres tells dans la région, avant de découvrir Chogha Zanbil en 1935.

Après la Seconde Guerre Mondiale, c'est Roman Ghirshman qui fouille le site avec la volonté d'en découvrir plus sur la période élamite, avec des méthodes plus conventionnelles. Puis il explore les niveaux des périodes plus récentes jusqu'en 1951, date à laquelle il part pour Chogha Zanbil. Il revient en 1961, secondé par Herman Gasche, et oriente ses recherches vers la période médio-élamite.

En 1967, Jean Perrot arrive pour diriger les fouilles dans la région. Lui et son équipe entreprennent de tenter de sauver ce qui peut l'être des fouilles de l'Acropole de la première moitié du xxe siècle, et réussissent à établir une périodisation du site sur les quelques espaces ayant été épargnés, grâce à la réalisation d’un sondage. Ils travaillent beaucoup sur les niveaux restant, ceux de la période protohistorique, renseignant notamment sur les débuts de l'écriture. Les fouilles s'arrêtent en 1979, à cause de la guerre Iran-Irak. Ces dernières explorations ont permis la mise à jour de nouvelles œuvres d'art, comme la statue égyptienne de Darius Ier, et ont donné plus de renseignements

sur les différentes périodes d'occupation de Suse.

 

Stèle du Code d'Hammourabi, originaire deSippar et ramenée à Suse parShutruk-Nahhunte où elle a été exhumée par les équipes de Jacques de Morgan en 1901

 

Protohistoire

La période protohistorique de Suse est divisée en trois périodes :

  • Suse I (fin du Ve millénaire), jusqu'à environ 3700,
  • Suse II, de c. 3700 à c. 3100 (quand s'achève la période d'Uruk en Mésopotamie),
  • la période proto-élamite jusqu'à c. 2800 .

La Susiane d'avant Suse connaît déjà quelques agglomérations fondées à la fin du VIe ou au début du Ve millénaire : chronologiquement Jafarrabad, Jowi et Bendebal, puis Chogha Mish. Ceci montre que Suse naît dans une région déjà avancée dans le processus des débuts de l'urbanisation2.

Suse I

La ville de Suse I est divisée en deux centres : un sur le tell de l'Acropole, et un autre sur le tell de l'Apadana.

La cité possède de nombreux points communs avec celles du sud mésopotamien des cultures dites d'el Obeid (du moins jusqu'à la fin du Ve millénaire) et de l’Uruk ancien, qui s'épanouissent à la même époque, mais présente également des éléments qui la rattachent au monde du plateau iranien, notamment par sa céramique et sa glyptique3. Un monument important de la cité pour cette époque est la « haute terrasse », édifice dont un seul côté a été dégagé4. Il s'agit probablement d'un édifice avec un étage unique, mesurant peut-être jusqu’à 10 mètres de haut, et au moins 80 de long.

Une nécropole a été découverte à proximité. Beaucoup ont des objets en cuivre (haches plates, poinçons, miroirs). On a également retrouvé de la céramique peinte fine, réalisée sans tour, avec une argile blanche et fine, avec un décor peint avec d'un engobe foncé (brun, noir), représentant essentiellement des formes géométriques ainsi que quelques figures d'animaux stylisés. Un autre type de céramique fine est elle de couleur rouge. Les formes les plus courantes sont les vases, les coupes et les bols. Cela est un témoignage de la présence de riches personnages dans la société susienne de la période. D’autres céramiques sont plus frustes, et proviennent de tombes plus pauvres. Les fouilles ont fourni un assez grand nombre de sceaux ou d’empreintes de sceaux de forme encore circulaire qui présentent des affinités réelles avec les productions du Lorestan, ainsi que des scellements de portes. Plusieurs représentent la figure du « Maître des animaux », courante dans l’Iran du IVe millénaire.

 

Époque d'Uruk (Suse II)

Vase caréné aux échassiers et aux oiseaux aux ailes éployées, Suse I (4200-3800 av. J.-C.),
 
découvert dans la nécropole du tell de l'Acropole

À partir de 3600-3500 av. J.‑C., à l'époque de l'Uruk moyen, Suse semble basculer encore plus dans l’orbite mésopotamienne et prendre ses distances avec l’univers iranien, sous l’influence de la civilisation « urukéenne ». Cela se voit dans le changement des types de céramiques, avec l’adoption de formes très proches de celles de basse Mésopotamie. Mais elle reste un lien entre cette dernière région et le plateau iranien, commercial comme culturel3. La ville a apparemment connu dans un premier temps une phase de repli autour de l'Acropole, pour s'étendre ensuite. La Ville Royale et le Donjon commencent à être peuplés à la fin de la période. Bien que cette époque ait livré peu de monuments, on peut affirmer sans doute que l'influence mésopotamienne devait toujours y être très importante, et que la ville devait être très ressemblante à celles de Sumer. La haute terrasse est restaurée. Dans le domaine de l'artisanat, le style de la céramique devient plus minimaliste, mais l'art de la statuaire se développe. De manière générale, le style artistique devient plus abstrait. La métallurgie connaît aussi une progression importante (maîtrise notamment de technique de la cire perdue).

On retrouve à Suse des phénomènes similaires à ceux identifiés à Uruk pour la même époque : essor des bulles et des calculi, substitution du sceau-cylindre au cachet circulaire traditionnel, apparition des premières tablettes à la fin de la période, vers 3100 av. J.‑C., et parfois de signes pictographiques5. La comptabilité connaît ainsi une extension sans précédent, signe d’une gestion sans cesse plus complexe des domaines agricoles et d’un accroissement des échanges.

 

Suse et l'Élam : généralités

Détail d'une stèle d'Untash-Napirisha, vers 1340–1300, apporté de Chogha Zanbilà Suse au xiie siècle.

À l'origine, Suse n'est pas une ville élamite. La Susiane est une région proche de la Mésopotamie du sud, géographiquement et culturellement. Sa population est majoritairement akkadienne, les dieux vénérés à Suse, en plus de divinités tutélaires dont la plus importante est le dieu de la cité, Inshushinak (littéralement « le Seigneur de Suse »), étaient originaires du panthéon mésopotamien. Cependant, du fait de sa situation géographique, Suse s'est retrouvée tiraillée entre deux influences, la Mésopotamie et l'Élam. Mais elle reste indissociable de l’Elam, ensemble politique dont elle reste la principale ville, étant souvent le lieu de résidence de ses souverains. C’est d’ailleurs de ce site que proviennent la majorité de nos connaissances sur la civilisation élamite. Cependant, les dynasties régnant en Élam sont étrangères à la Susiane, venant souvent du pays d’Anshan, ou d’autres régions (Simashki), et ne s’installent à Suse qu’une fois le pouvoir conquis.

 

Quand Kindattu, le roi de Simashki, abat le royaume d'Ur en 2004, Suse retourne dans le royaume élamite.

Elle y reste définitivement malgré quelques assauts Mésopotamiens, mais qui n'établissent pas de domination durable sur la région.

Les Élamites font de Suse une de leurs capitales, et la cité devient indissociable

de leur royaume.

Il est toujours clair dans les textes mésopotamiens que Suse est une ville élamite.

Mais, il semble qu'en dehors des dignitaires élamites, la population de la Susiane reste majoritairement akkadienne, d’après ce que nous apprennent les textes de la période paléo-élamite. Les Élamites ont au moins tenté une fois d'implanter leur culture en Susiane, sous le règne d'Untash-Napirisha (1345-1305), qui construit à Dur-Untash (Chogha Zanbil), près de Suse, un centre cultuel destiné essentiellement au culte de divinités élamites en plus d'Inshushinak. Mais la déshérence dans laquelle tombe rapidement ce site en dit long sur la postérité de cette tentative ...

Le début du Ier millénaire marque un changement, lorsque l’Élam politique est repoussé vers l'ouest par la progression des peuples iraniens (surtout les Perses), qui constituent des entités politiques autour de l’ancien pays d’Anshan. Suse est alors la seule capitale de l'Élam, qui correspond à la Susiane.

 

Tchoga Zanbil (en persan : چغازنبیل) est un complexe élamite dans la province du Khouzestan en Iran.

Bien avant l'arrivée des Perses, les Élamites (2400 à 539 av. J.-C.) créèrent dans le sud-ouest de l'Iran l'une des premières civilisations du monde. Auxiiie siècle av. J.‑C., à l'apogée de leur pouvoir, la ziggourat massive de la ville de Dur Untash dominait le royaume. Partiellement restaurée, elle est une des plus grandes ziggourats du monde. L'influence culturelle des Élamites continua à se faire sentir après leur absorption par la Perse.

On trouve à Chogha Zanbil une des seules ziggourats dont les ruines aient été préservées jusqu'à aujourd'hui en dehors de la Mésopotamie (l'autre étant Sialk). C'est d'ailleurs sans doute la mieux conservée de toutes. Le site se situe à approximativement 45 km au sud de Suse et à 230 km au nord d'Abadan en passant par Ahvaz, qui est à 60 km.

Figurine de kaolin représentant une tête humaine, fin du 2e millénaire av. J.-C.

C'était un centre religieux du royaume élamite, fondé vers -1250 par le roi Untash-Napirisha sur la route entre Anshanet Suse, qui a reçu son nomDur-Untash-Napirisha (la « forteresse d'Untash-Napirisha »).

Untash-Napirisha engage des travaux gigantesques :

La cité sainte, entourée d’une enceinte de 400 m de côté, est vouée

au dieu national de Suse Inshushinak.

D’autres dieux y trouvent leur place (Napirisha, Ishme-Karab, Kiririsha).

Le monument le plus imposant est une superbe ziggourat qui pourrait ne pas être construite de la même façon que celles de Mésopotamie : au lieu de terrasses superposées, on se trouve en présence de quatre étages emboîtés verticalement, méthode qui n’a pas été encore repérée ailleurs.

Un quartier royal avec des palais est édifié au sud-est de la cité sainte ; des tombes royales, construites sous l’un des palais dont la vocation semble avoir été uniquement funéraire, ont été retrouvées avec les restes de corps incinérés selon une pratique proche de celle des Hittites ou des Hourrites, mais qui n’est pas ancrée dans la tradition élamite. Cette dynastie pourrait avoir des origines étrangères et a peut-être même été en rapport avec des groupes primitivement indo-européens.

Un temple de Nushku, divinité mésopotamienne du feu, a été dégagé à proximité des palais. C’est un fait assez étonnant, la Mésopotamie n’ayant pas particulièrement honoré ce dieu, et si sa présence en Élam évoque l’importance de ce culte en Iran, on peut se demander s’il ne faut pas y voir les premières traces d’une empreinte perse.

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Chogha_Zanbil

La période paléo-élamite

Le IIIe millénaire

Tiraillée entre les puissances élamites, et la Mésopotamie qui a toujours exercé sur elle une forte influence, Suse sous la période de 2700 à 2340 (Suse IV) semble avoir une importance politique assez faible. Sa situation de lien entre l'Élam et la Mésopotamie lui permet de se développer grâce au commerce, mais la lutte d'influence entre ces deux ensembles provoque une instabilité politique en Susiane durant cette période. Cependant, la ville reste riche, et abrite toujours de remarquables artistes et artisans, qui ont produit de nombreux objets et œuvres d'arts à cette époque. On trouve ainsi des exemples d'une céramique polychrome et monochrome décorée par des motifs géométriques, végétaux, ou des oiseaux, dite du « IIe style ». Elle se retrouve aussi au Lorestan, et ne présente pas de parallèles avec la production mésopotamienne de la même époque.

Sur l'Acropole, un grand temple est bâti. Des tombes riches ont été retrouvées pour cette période au Donjon.

Probablement dominée par les rois élamites d’Awan au début du xxve siècle av. J.‑C., Suse est conquise après 2340 par le roi Sargon d'Akkad, qui l’incorpore dans son Empire. Elle devient alors la capitale de la province la plus orientale de son État, qui lance sous les successeurs de Sargon plusieurs attaques vers l’Élam. Des tablettes de cette période montrent l’activité du gouverneur de la cité, ainsi que celles de marchands agissant pour le compte de l’État8. L’art susien dans la céramique et la glyptique est désormais très influencé par la production mésopotamienne.

Statue de lion-gardien, règne de Puzur-Inshushinak, calcaire

Suse retourne sous la coupe élamite sous l'impulsion de Puzur-Inshushinak vers la fin du xxiiie siècle, dernier roi d’Awan et peut-être ancien gouverneur de la ville pour les rois d’Akkad. Le souverain patronne un art élamite spécifique (qui va notamment produire une statuaire remarquable), dans la ville qui est alors un véritable centre culturel. Il fait restaurer des temples, ainsi que le palais royal, situé sur le tell de l’Apadana. La surface couverte par la ville dépasse alors sans doute les 40 hectares. La céramique et la glyptique restent cependant marquées par l’influence mésopotamienne.

Cette période voit également la mise au point d’une écriture spécifique, appelée élamite linéaire, attestée essentiellement par de la documentation provenant de Suse. Les 18 inscriptions retrouvées sur ce site dans cette écriture sont liées à des réalisations artistiques et architecturales du règne de Puzur-Inshushinak. L’élamite linéaire reste à ce jour indéchiffré ; ses liens avec le proto-élamite sont peu évidents, contrairement à ce qui est parfois écrit. Cette écriture ne survit pas au règne du souverain qui semble être à son origine.

Dès la fin du règne de Puzur-Inshushinak ou quelques années plus tard (la chronologie de la période étant mal connue), Suse retombe sous la coupe des Mésopotamiens avec l’arrivée des rois la Troisième Dynastie d'Ur, en premier lieu Shulgi. Le conquérant construit deux temples, un dédié à Inshushinak, l'autre à Ninhursag, et peut-être même une ziggurat sur l'Acropole. Il semble que Suse ait été pillée vers la fin de la Dynastie d'Ur III, sans doute par le dernier roi de celle-ci, Ibbi-Sîn. Peu de temps après, l'intervention du roi Kindattu de Simashki faisait tomber le royaume d'Ur et retourner Suse dans l'orbite élamite.

 

Suse sous les Sukkalmah

Sous la dynastie suivante, celle des Sukkalmah (ou Dynastie d'Eparti), Suse est le lieu de résidence du Sukkal (« le Régent »), le successeur du trône d'Élam. La ville connaît à partir du xviiie siècle un développement considérable, sa surface est estimée à 85 hectares contre 46 pour la fin du IIIe millénaire. La campagne entourant la ville semble elle aussi connaître un développement démographique fort, et les textes de la période montrent la présence de plusieurs villages et bourgs aux alentours de la grande cité. Celle-ci est alors une place commerciale de niveau international, servant au commerce entre le plateau iranien et la Mésopotamie, notamment pour le commerce de l’étain9. Les rois élamites en tirent un grand profit politique dans leurs rapports avec leurs voisins.

 Les pratiques funéraires de Suse à la période des Sukkalmah sont bien connues. Les morts étaient souvent enterrés sous les résidences ou leurs cours, dans des caveaux voûtés (mais pas dans les grandes résidences). On note aussi une particularité qui semble d'origine élamite, qui consiste à enterrer des têtes de terre peintes avec les morts, sans doute une effigie les représentant. Ce phénomène peut toutefois être rattaché à des pratiques funéraires assez similaires dans le Kermān au IIIe millénaire (notamment à Shahdad).

 Le roi Untash-Napirisha, fondateur de Dur-Untash, y construit et restaure plusieurs temples, et est également actif sur de petits sites de Susiane (Chogha Pahn, Tepe Bormi). C’est dans le secteur de l’Acropole qu’a été retrouvée une des œuvres majeures de son règne,

la statue en bronze de son épouse Napir-asu.

Homme-taureau protégeant un palmier. Panneau de briques moulées, terre cuite, période shutrukide. Trouvé sur le tell de l'Apadana, emplacement de l'ancien temple d'Inshushinak

Sous la Dynastie des Shutrukides (xiie siècle), l'Élam atteint son apogée politique sous les règnes de Shutruk-Nahhunte (1185-1155) et de son fils Shilhak-Inshushinak(1150-1120). Ces souverains sont aussi d'ardents bâtisseurs. Shilhak-Inshushinak, à la suite de son frère Kutir-Nahhunte III, est le plus actif : il restaure tous les quartiers sacrés de Suse, dont les temples d'Inshushinak et de Ninhursag bâtis par Shulgi, ainsi que la ziggurat et le bosquet sacré (husa), et il l'entoure d'une muraille. Le palais (hiyan) des rois élamites est restauré, avec son temple (kumpume kiduya). Celui-ci était décoré par des façades en briques émaillées, qui ont été retrouvées sur le tell de l'Apadana où ils avaient servi à l'époque achéménide pour faire les murs d'une canalisation. Le bas-relief qui y est sculpté représente en alternance une divinité et un homme-taureau protégeant un palmier. Les textes nous apprennent que l’on trouvait dans ce sanctuaire une salle appelée suhter, où se trouvaient apparemment des statuettes de la famille royale et des insignes du pouvoir. Des tombes, peut-être royales, ont été découvertes à proximité. Les corps avaient probablement été incinérés. Divers objets y ont été découverts : bijoux, statuettes, cachets anciens, etc. C'est aussi à cette époque que de nombreuses œuvres mésopotamiennes, telles que la célèbre stèle du Code d'Hammurabi et la Stèle de la victoire de Naram-Sin d'Akkad sont amenées à Suse à la suite des expéditions en basse Mésopotamie. Une partie d'entre elles fut alors entreposée à côté du temple d'Inshushinak, dans un bâtiment spécifique dont la fonction n’a pas été identifiée.

Cette période faste fut de courte durée, car Hutelutush-Inshushinak, fils de Shilhak-Inshushinak, fut vaincu par le roi babylonien Nabuchodonosor Ier, et Suse est pillée à cette occasion. Elle s'enfonce alors avec l'Élam dans une période obscure de près de quatre siècles.

 

La religion de Suse à l'époque élamite

Article connexe : Religion élamite.

Suse présente une religion originale, fortement influencée par le monde mésopotamien (Sumériens et Akkadiens)13. L'influence élamite se fait néanmoins sentir dès l'époque paléo-élamite, même si elle ne devient prégnante que durant la période médio-élamite.

Le panthéon de Suse est dominée par la figure d'Inshushinak,

littéralement « le Seigneur (IN) de Suse (ŠUŠINA(K)) » en sumérien.

Il est présenté comme celui qui pourvoit la royauté au souverain dominant Suse,

et de nombreux souverains portent un

nom théophore composé à partir de ce dieu.

Son temple principal, situé dans le quartier sacré de la ville, a été bâti par le roi Shulgi d'Ur au début du xxie siècle, puis il a été restauré par les principaux souverains qui occupèrent la ville par la suite (Kindattu,Puzur-InshushinakShilhak-Inshushinak). À côté de ce temple se trouvait une ziggurat dédiée elle aussi à ce dieu, qui n'a pas été retrouvée car elle a sans doute été détruite. Inshushinak est également une divinité liée au monde des morts. Il est chargé du jugement des âmes des défunts, tâche dans laquelle il est assisté par deux autres divinités, Ishme-karab et Lakamar (parfois rapprochée de Nergal, le dieu mésopotamien des Enfers). Les parèdres d'Inshushinak varient selon la période.

Poissons-chèvres, détail d'un bassin cultuel : personnification de l'abîme des eaux douces, domaine du dieu Ea. Calcaire, période médio-elamite.

Les autres divinités identifiées dans les monuments ou les textes à Suse sont pour une grande partie d'origine mésopotamienne. On trouve ainsi ShamashInanna/IshtarNinhursag (qui dispose d'un temple important), Enki/Ea, etc. Le culte des divinités varie selon les périodes. Ainsi, durant la dynastie des Sukkalmah, le temple d'Inshushinak est aussi un lieu de culte pour Ea et Enzag (une divinité originaire de Dilmun, l'actuel Bahreïn). Durant la période médio-élamite, les divinités d'origine élamite font leur entrée à Suse, sous le patronage des rois des dynasties Igehalkides et Shutrukides. Auparavant, seule la déesse Narundi disposait d'un temple à Suse.

À cette période, des temples sont construits pour les dieux élamites à proéo-ximité de Suse, à Dur-Untash (Chogha Zanbil), par le roi Untash-Napirisha. À Suse même des temples dédiés aux divinités élamites sont bâtis. À l'époque élamite, de nombreuses divinités d'Élam ont un lieu de culte à Suse. Dans les inscriptions assyriennes commémorant la prise de la ville en 648, sont mentionnés des temples dédiés à Inshushinak, Shimut, Lakamar, Pinikir, Hutran.

F. Vallat a proposé une reconstitution de la localisation des temples de Suse d’après l’étude des sources textuelles. Le quartier sacré (élamite kizzum) de Suse était situé sur le tell de l'Acropole. S'il est assez mal connu par l'archéologie, il est en revanche mentionné par des textes de l'époque Shutrukide (xiie siècle). Ce quartier était dominé par la ziggurat d'Inshushinak, sur laquelle se trouvait un temple haut (kukunnum). En contrebas se trouvait le temple bas (haštu). Le complexe dédié à Inshushinak se trouvait dans un bosquet sacré (husa), une particularité élamite. Une porte monumentale se trouvait à l'entrée. D'autres temples entouraient cet édifice, mais il en existait aussi en dehors du quartier sacré.

 

 Avec l'installation des Perses dans la région d'Anshan à cette période, Suse devient la seule capitale de l'Élam, siège de la royauté. Cette ville est donc au cœur des conflits opposant Élamites et Assyriens, qui durent pendant toute la première moitié du viie siècle. Mais sa position en Élam même est menacée par l’émergence de deux autres villes importantes, Madaktu et Hidalu, qui à la suite des conflits contre l’Assyrie finissent par devenir des sièges d’autres dynasties élamites, au moins un temps.

On voit dans les quelques objets en céramique, faïence, et la glyptique des niveaux de Suse de cette période que la production artisanale reste dans la continuité des siècles précédents. L’influence des réalisations de la Babylonie et de l’Assyrie de la même époque reste forte. Le roi Shutruk-Nahhunte II construit un temple carré sur le tell de l'Acropole. Les grands temples d'Inshushinak et de Ninhursag sont sans doute restaurés. En ce qui concerne les pratiques funéraires, une tombe collective voûtée a été retrouvée dans la Ville Royale. D’autres tombes ont été exhumées en divers endroits du site. On y a retrouvé des bijoux en or, des objets en faïence.

Destruction de Suse parAssurbanipal en 648 av. J.-C.

Lors de l'ultime bataille, qui voit la défaite du roi Humban-haltash III contre Assurbanipal en 648, Suse est ravagée par les Assyriens. Dans son récit du sac de Suse, le souverain assyrien évoque la terrible punition infligée à la capitale de ses plus farouches adversaires : pillage des lieux sacrés, destruction des principaux monuments, ravage de la campagne alentour.

La ville se relève de ce sac peu après, preuve que la destruction n’a pas été radicale, et une faible dynastie élamite règne à partir de 625. C’est peut-être de cette époque qu’il faut dater le règne de Shutruk-Nahhunte II et ses réalisations architecturales. Quelques tablettes de cette période ont été exhumées en ce même lieu, et montrent les liens économiques de Suse avec d’autres petits États voisins (Huhnur, Malamir, Zamin, Anshan, entre autres).

 

Époque achéménide

Lancier, détail de la frise des archers du palais de Darius. Bas-relief de briques émaillées, vers 510 av. J.-C.

Vers 540, le roi Perse Cyrus II s'empare sans difficultés de la Susiane. La ville tombe alors sous la coupe des Achéménides. Ceci entraîne un grand changement dans le matériel archéologique retrouvé, puisque la tradition ancienne se retrouve remplacée par celle des conquérants. Sous Cyrus II et Cambyse, Suse n'est que la capitale de la satrapie d'Élam. Mais Darius Ier (521-485) en fait une de ses capitales (avec Persépolis et Pasargades), et la ville put alors connaître une des périodes les plus prestigieuses de sa très longue histoire15. Elle fut complètement réaménagée, et de nouveaux monuments furent érigés, recouvrant les ruines élamites. La rupture avec la période précédente est importante, même si quelques éléments artistiques élamites sont repris dans le nouvel art impérial achéménide, et surtout que l’écriture élamite est employée dans des inscriptions royales et pour l’administration (ce dernier point se voyant à Persépolis).

Il manque cependant des archives de la période provenant de Suse, comme on en dispose pour Persépolis,Babylone ou Nippur.

La palais de Darius Ier et les constructions annexes

Façade sud et passages royaux l'Apadana.

Le monument principal de la période achéménide est le palais de Darius Ier16. Le roi l'a fait bâtir durant les premières années de son règne.

Le palais fut érigé sur une terrasse artificielle de 12 hectares, divisée en trois parties. La première de ces parties est la grande porte. Il s'agit du seul point d'accès vers le palais. Il est relié avec la Ville Royale (vers l'est) par une rampe de briques crues. La Porte en elle-même est un vaste bâtiment de 40 mètres de longueur sur 28 de large, reposant sur des fondations dont la réalisation est un véritable exploit technique. Un grand remblai a été réalisé, avec en plus l’adjonction de grands murs de fondation pour supporter l’édifice. La porte est disposée autour d’une salle carrée à quatre colonnes, modèle courant dans l’art achéménide, dont il s’agit sans doute de la plus ancienne attestation. On a retrouvé une grande statue de Darius Ier, venue d'Égypte, qui était à l’origine une des deux statues colossales gardant l'entrée du côté de la vaste esplanade carrée ouvrant sur le palais.

Chapiteau d'une colonne de l'Apadana du palais de Darius, Musée du Louvre.

L’esplanade permettait d’accéder à la résidence royale. Il s’agit d’un vaste quadrilatère de 246 x 155 mètres, couvrant38 000 m2. L’entrée se fait à l’est, par une double salle de garde. Vers l'ouest, on accède à une série de trois cours intérieures, et de salles plus petites. La première cour, la plus vaste (64 x 55 mètres), était ornée d’une « frise des Lions » dégagée par M. Dieulafoy. La cour centrale mesurait 36 x 33 mètres, et donnait accès par son côté su à une série de pièces qui pourraient avoir été des magasins ou bureaux administratifs. La troisième cour (36 x 31 mètres) organise le secteur résidentiel du roi. Elle est la plus richement décorée, et a un sol pavé de grands carreaux de briques cuites. Par son côté sud, un passage de 9 mètresde large donne accès à une grande salle de 35 x 9 mètres, qui ouvre elle-même sur une autre salle de même dimensions, par où on accède à la chambre du roi. C’est dans cette salle qu’a été mis au jour le texte de fondation du palais, rédigé en deux versions, une en akkadien et une en élamite. Y sont énumérés les matériaux et les gens venus de tout l’Empire pour contribuer à la réalisation de l’édifice17. Autour de la chambre du roi se trouvaient les appartements des épouses et concubines royales, des salles de réception ainsi que des magasins.

Le palais s'inspire de ceux de la période néo-babylonienne en ce qui concerne l'organisation des salles dans la Maison du Roi, avec sa succession de cours intérieures alignées, et le plan des salles. Mais il présente aussi des originalités, comme les salles carrées soutenues par quatre colonnes qui seront reprises ensuite à Persépolis. Du point de vue des matériaux, on voit le mélange de la technique mésopotamienne, donc susienne (briques crues, cuites, émaillées), et de celle des montagnards perses (bois et pierre).

L’Apadana, salle d’audience royale, a été construit au nord du palais. Il s’agit d’un grand édifice (12 000 m2), de base carrée (109 mètres de côté) ; elle s’organise autour d’une salle centrale carrée (58 mètres de côté), dont le plafond est supporté par six rangées de six colonnes, qui ont une base carrée, et devaient s’élever à 19 mètres. Ces colonnes étaient couronnées d’un chapiteau à protomé de taureau, où s’encastraient les poutres du plafond. Les côtés ouest, nord et est de l'Apadana permettaient d'accéder par des portes à double battants à trois portiques (avec chacun deux rangées de six colonnes). Quatre tous avaient été bâties aux angles de l’édifice.

Époque hellénistique

Parmi les étapes d’Alexandre le Grand en Perse,

celle qui concerne Suse est bien plus pacifique que la destruction de Persépolis.

Le roi macédonien y organise en effet de grandes noces en 324 : il épouse lui-même une fille de Darius III, alors qu’il marie ses proches officiers ainsi que des milliers de ses soldats avec des femmes de la haute société perse.

Il cherche ainsi à symboliser l’union qu’il souhaite voir se réaliser entre Grecs et Perses pour diriger son Empire. Après sa mort l’année suivante, et le partage de son Empire

entre ses généraux, les Diadoques, Suse se retrouve dans le royaume de Séleucos Ier.

Dans cet ensemble politique, la ville n’est plus une capitale impériale. Mais elle devient une cité grecque au plus tard à la fin du iiie siècle, sous le nom de Séleucie de l’Eulaios. Une garnison devait également avoir été installée dans la ville, qui comportait des installations militaires mentionnées dans les inscriptions. Ce sont donc des Grecs qui dirigent la cité, leur langue devenant celle de l’administration19.

De fait, on a trouvé des inscriptions grecques au sud de la Ville royale, sans doute la zone où est installé le gouvernement de la cité. Les anciens palais royaux achéménides sont toujours occupés, leurs plans ne sont pas remaniés, mais ils ne semblent pas non plus avoir fait l’objet de restaurations importantes, et tombent donc lentement en ruines.

Les inscriptions mentionnent divers bâtiments caractéristiques de la civilisation hellénistique (gymnasebouleutérion, temples), mais aucun n’a été mis au jour. Il reste néanmoins impossible de mesurer l’importance exacte de la communauté grecque dans la ville, dont la population était multiethnique (l’apport grec s’ajoutant à l’apport perse de la période précédente).

Des monnaies retrouvées sur le site attestent en tout cas de l’insertion de Suse dans les circuits du commerce international de l’époque : ils montrent des contacts avec Séleucie du Tigre, la Péninsule Arabique, des régions riveraines du Golfe Persique, et aussi de Bactriane. Mais c’est l’activité agricole qui reste sans doute la base de la prospérité de Suse et de sa région.

Un atelier de frappe de monnaie est établi à Suse, et on retrouve certaines de ses émissions dans les pays voisins.

Les campagnes proches de la ville semblent se repeupler modérément, et voient peut-être la constitution de grands domaines. Cependant, la Susiane dans son ensemble reste peu peuplée.

Un quartier construit à cette époque a été fouillé par R. Ghirshmann, sur le site de la Ville Royale A. S’y trouvaient de grandes demeures, séparées par des rues perpendiculaires. Une de ces maisons disposait d’une façade à colonnes engagées, ouvrant sur une cour intérieures et des salles pavées. La décoration comportait notamment des frises grecques. Le mobilier de ce quartier présente à la fois des éléments locaux, et d’autres grecs.

Il s’agit du lieu où l’hellénisation de la ville se voit le plus, même s’il ne s’agit pas forcément d’un quartier grec. Des demeures plus modestes ont été dégagées ailleurs sur le tell de la Ville royale. Sur le tell de la Ville des Artisans, on a mis au jour un cimetière, ainsi que des ateliers de potiers.

 

Époque parthe

Inscription en grec, copie d'une lettre du roi Artaban III aux citoyens de Suse.

Suse passe sous la domination définitive des Parthes au ier siècle av. J.‑C. La ville connaît dès lors une phase d’expansion considérable20. De nouvelles constructions sont attestées en divers endroits de la Ville Royale, qui semble alors habitée dans son intégralité. Ces demeures semblent grandes, bien construites, avec des murs larges. Une nécropole à caveaux voûtés a été dégagée dans la Ville des Artisans, et a livré un matériel archéologique riche. D’autres sépultures, individuelles ont été retrouvées dans la ville et hors de celle-ci.

Après le milieu du ier siècle de notre ère, Suse rentre dans une phase de récession. La domination parthe s’achève quand le royaume d’Élymaïde, dont le cœur se trouve à l’est de la Susiane, s’empare de Suse vers le milieu du ier siècle, et en fait peut-être sa capitale21.

L’atelier monétaire de la ville s’arrête en tout cas d’émettre des monnaies parthes, sans doute pour frapper des monnaies d’Élymaïde qui sont attestées en abondance sur le site.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lyma%C3%AFde

Élymaïde

 
 
Soumission d'un prince élyméen à Mithridate Ier de Parthie

L’Élymaïde était une région antique, ayant Suse (Élam) pour capitale, et dont le territoire correspondait à la Susiane, au Sud de l’actuelle province du Khuzestan, en Iran.

Histoire et art

L’histoire de l’Élymaïde s’étale du ive siècle avant JC, jusqu’au iiie siècle de notre ère. Les premières mentions de cette province remontent à la conquête de la Perse parAlexandre le GrandNéarque, l’un des lieutenants du macédonien, décrit ainsi les élyméens comme une des tribus hostiles rencontrées au cours de l’invasion.

Le nom « Elymaïde » dériverait de celui de l’antique royaume d’Élam, dont la partie Nord correspondait à la Susiane,

et pourrait signifier « petit élam », différenciant ainsi la province du grand royaume.

D’autres textes de PolybeDiodore de Sicile, ou Tite-Live font plusieurs siècles après mentions d’archers élyméens alliés au Satrape Molon en révolte contre le roi séleucide Antiochos III, puis alliés à ce dernier dans un projet avorté d’invasion de la Grèce. Ces textes font également état des pillages de temples dédiés à Bel ou Artémis-Nanaia situés en Élimaïde, à l’occasion de campagnes séleucides.

Après l’invasion du royaume séleucide par les Parthes en -155, L’ÉlymaIde devient indépendante pour peu de temps. Elle est en effet soumise par Mithridate Ier de Parthie, en -140, -139. Des reliefs rupestres témoignent de la soumission des princes locaux au roi parthe à Izeh, et à Behistun. Il semble que par la suite, la région bénéficie sous domination Parthe d’une semi-indépendance, étant autorisée par exemple à battre monnaie à l’effigie de princes locaux. Une école d’art rupestre se développe également en Élymaïde, produisant un art pictural clairement parthe, qui aboutit à la sculpture de nombreux reliefs. L’iconographie spécifique qui en résulte reste néanmoins le fruit d’un art provincial confiné à cette région. L’envoi de présents aux romains, régulièrement en conflit avec les Parthes témoigne également de cette autonomie relative, acquise à l’occasion de périodes d’affaiblissement de l’empire.

Le royaume d’Elymaïde s’effondre et disparaît lors de l’avènement de l’empire Perse Sassanide en 224, avec la victoire d’Ardachîr Ier contre le dernier roi arsacide Artaban IV.

 

Buste en pierre, période sassanide.

En 224 ap J.-C., Ardashir, le fondateur de la dynastie perse sassanide, prend Suse au gouverneur parthe de la cité, resté loyal à son maître Artaban IV

La ville connaît un déclin rapide après les invasions mongoles du xiiie siècle, mais reste néanmoins toujours active jusqu'au milieu du xve siècle. Elle ne se repeuple que dans le courant de la seconde moitié duxxe siècle, ayant conservé son ancien nom, Shush. Sa population dépasse aujourd’hui les 60 000 habitants.

 

Suse (en persan : شوشShush) est une ville de la province du Khuzestan en Iran. Elle s'est développée aux abords de l'antique capitale élamite Suse.

 Darius décide de construire une nouvelle capitale : ce sera Parsa (Persépolis en grec). Comme à Suse, les palais seront construits sur une immense terrasse fortifiée de125 000 m²

 

Les conquêtes

Les conquêtes de Darius vont se porter vers l'ouest de l'empire; elles apparaissent comme un effort de consolidation et de sécurisation des frontières héritées de Cyrus et Cambyse, plutôt que comme une volonté d'expansion.

Le premier territoire conquis, vers -519, est Samos, qui n'intègre cependant pas l'empire mais est confiée au tyran Syloson, obligé de Darius. C'est la première incursion des Perses dans la mer Égée.

En -513, suite à une guerre civile à Cyrène, la plus grande partie de la Libye est soumise.

L'expédition en Scythie

Également en -513, Darius prend en personne la tête d'une expédition vers la Scythie, dont l'objectif final reste incertain.

Selon Hérodote (IV, 87), elle rassemblait700 000 hommes, accompagnés de 600 navires, les effectifs étant principalement fournis par les cités de l'Hellespont4. Darius fait construire un pont de bateaux sur le Bosphore pour faire passer son armée de l'Asie vers l'Europe5.

Darius soumet alors une partie de la Thrace et les Gètes tandis que sa flotte se dirige vers le Danube. Rejoignant la flotte à l'embouchure du Danube, l'armée s'enfonce en territoire scythe, mais les populations locales, très diverses, résistent tout en refusant l'affrontement ouvert. Darius est finalement obligé de battre en retraite, le Danube marquant ainsi une frontière définitive de l'empire perse. Sur le chemin du retour, la conquête de la Thrace est achevée. Devant la menace, la Macédoine se soumet sans combat et devient un protectorat.

La révolte de l'Ionie

Article détaillé : Révolte de l'Ionie.

En -500, suite à l'appel à l'aide de tyrans de Naxos chassés par leur peuple, le tyran de MiletAristagoras, propose au satrape Artaphernès de prendre Naxos, et de là, les Cyclades et l'Eubée. L'expédition est approuvée par Darius, mais des dissensions dans le commandement la font échouer, et pour éviter le châtiment du Grand Roi, Aristagoras se rebelle, déclare l'Ionie indépendante et impose l'isonomie. Il obtient le soutien d'Athènes, qui envoie 25 navires. La première attaque a lieu en -499 contre Sardes, qui est incendiée mais l'acropole reste imprenable ; les rebelles subissent une lourde défaite près d'Éphèse, et Athènes retire son soutien. Cependant, le soulèvement se propage dans toute la région, de Byzance à la Carie et à Chypre. Après quelques premiers succès contre l'armée perse, le rapport de force s'inverse et les cités retombent aux mains des Perses l'une après l'autre. Aristagoras meurt dans un combat contre les Thraces. La flotte ionienne est finalement vaincue à Ladè en -494, et Milet tombe. Les Perses se montrent impitoyables envers les vaincus.

En -493, Darius envoie son gendre Mardonios en Asie Mineure, d'où il intègre la Macédoine à l'empire, ainsi que les Bryges et Thasos.

La mer Égée

Article détaillé : Guerres médiques.

La conquête de la Grèce se prépare dès -491, pour laquelle toutes les cités d'Asie Mineure sont mises à contribution ; le premier objectif semble être la capture des îles de la mer Égée : Naxos tombe en -490, puisDélosCarystos, et l'Eubée. La domination perse sur la mer Égée est ainsi complète. La deuxième partie sera rapidement interrompue : les Perses débarquent dans la plaine de Marathon, où ils sont écrasés par les Grecs coalisés menés par les Athéniens, et doivent battre en retraite. Le peu d'insistance des Perses montre que l'objectif principal de cette expédition était bien la mer Égée et non la Grèce continentale.

L'empire perse a alors atteint son extension maximale.

 

 

Statue de Darius, -ve siècle, 2,36 m sans la tête.
D'abord placée à Héliopolis, elle fut ensuite ramenée à Suse par Xerxès Ier.
 
Conservée au musée national d'Iran.

Après l'écrasement des révoltes, Darius entreprend la construction d'un monument destiné à proclamer sa légitimité, un immense bas-relief sur la falaise de Behistoun

 http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9liopolis_(Gr%C3%A8ce)

Héliopolis ou Ilioúpoli1 (katharévousa : Ἡλιούπολιςgrec démotique Ηλιούπολη, littéralement « ville d’Hélios » ou « ville du soleil »), est une municipalité de la banlieue est d’Athènes. Elle compte 75 904 habitants (en 2001). Le dème s'étend sur 12 724 km², ce qui équivaut à une densité de 5 965 habitants par km².

La zone a été urbanisée à partir de 1924 ; la localité a accédé au statut de municipalité en 19642. Son nom fait référence à l'ancienne ville égyptienne ou au quartier du Caire, les premiers promoteurs étant des Grecs d'Égypte.

Statuette romaine en bronze représentant Hélios, au Musée du Louvre de Paris.

Les Grecs portent un grand respect à Hélios, qui pourrait selon eux cesser de se lever s'il n'est pas justement honoré.

 http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9lios

Tête d'Hélios, dieu tutélaire de Rhodes.
 

Dans la mythologie grecqueHélios (Ἥλιος / Hếlios) est le fils du Titan Hypérion et de sa sœur Théia, également connue sous le nom d'Euryphaessa (selon l’Hymne homérique qui lui est consacré). Il est le frère de Séléné et d'Éos.

Personnification du Soleil, Hélios est progressivement assimilé à Apollon, dieu de la musique et des arts. Dans la mythologie romaine, il correspond à Sol.

 Suite !!TOUR DE BABEL? TIGRE ET 

 

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