INDUSTRIE MONDIALE DES PESTICIDES ?? PHARMACEUTIQUE? Vétérinaires ???
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3.0 Structure de l'industrie, vue d'ensemble et évolution (partie 1 de 2)
Étude sur les mécanismes d'établissement des prix et disponibilité des pesticides à usage agricole au Canada
3.1 Aperçu de l'industrie mondiale des pesticides
3.2 L'industrie canadienne des pesticides
3.3. Les canaux de distribution des pesticides au Canada
3.4 Les marchés des pesticides de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba
3.5 Les marchés des pesticides de l'Ontario
3.6 Problème de la résistance aux pesticides
3.7 Cultures tolérantes aux pesticides
3.8 Propriété intellectuelle
3.9 Règlements et normes volontaires
3.10 Facteurs commerciaux
3.1 Aperçu de l'industrie mondiale des pesticides
L'emploi des pesticides, dans le monde entier, a connu une croissance constante au long des années 1970 et 1980, de l'ordre de 5 pour cent par an. Or, à l'heure actuelle, l'industrie se retrouve devant un marché parvenu à maturité, d'où un ralentissement des taux de croissance, la concentration des entreprises et la baisse des taux d'innovation (Boardman, 1986). À l'échelle mondiale, l'utilisation des pesticides a baissé pour atteindre au niveau de la consommation, en 1992, le chiffre estimatif de 25,2 milliards de dollars, alors qu'elle avait atteint 26,8 miliards de dollars en 1991. Cette baisse s'explique surtout par la mise en jachère d'une partie des surfaces emblavées en Europe, décision imposée par les réformes de la Politique agricole commune. Les États-Unis, le Canada, l'Europe de l'Ouest et le Moyen-Orient restent les principaux marchés géographiques, les États-Unis et le Canada représentant presque un tiers du marché mondial. Le marché canadien représente 3 % du marché mondial total des produits phytosanitaires. L'Europe de l'Ouest et le Moyen-Orient représentent chacun un quart du marché mondial. On estime qu'en 1997 les ventes de pesticides dans le monde atteindront 26,7 milliards de dollars US, soit un taux de croissance réel de 1,1 % par rapport à 1992 (CEH, 1994).
Le tableau 8 donne la liste des dix plus grands fabricants de produits agrochimiques du monde. Ces dix sociétés ont connu une progression des ventes en 1996 par rapport à 1995. Monsanto a affiché la plus forte croissance, en partie grâce à ses travaux dans le domaine du développement de cultures tolérantes aux herbicides.
La majorité de ces sociétés occupent aussi les créneaux
des produits chimiques industriels,
des produits vétérinaires,
des produits pharmaceutiques
et des sciences de la vie.
Le nombre des fabricants a diminué ces dernières années par suite des regroupements motivés par les coûts élevés de la recherche-développement fondamentale sur les nouvelles matières actives. On a assisté à des fusions et à des rachats internationaux entre ces fabricants, par exemple, Ciba-Geigy et Sandoz ont formé la société Novartis Crop Protection. (Strategic database, SIC-E2729 - Industry Structure, Other Agricultural Chemicals)
En règle générale, le bilan d'un grand fabricant indique un actif de plus de 10 milliards de dollars (pour certains, plus de 20 milliards de dollars) et un passif égal à environ la moitié de l'actif. Par exemple, en 1996, Monsanto a affiché un actif de 11,2 milliards de dollars US et un passif de 7,5 milliards de dollars US. Les volumes des ventes varient fortement d'un fabricant à l'autre, mais le rapport normal est de 1 dollar de chiffre d'affaires pour 1,2 dollar d'actif. La plupart des fabricants jouissent d'une grande rentabilité et tirent de leurs investissements, depuis des années, un rendement de 12 % et plus.
Firme | Ventes (millions de $ US) | Variation par rapport à 1995 (en %) | |
---|---|---|---|
1 | Novartis | 4 527 | +4,5 |
2 | Monsanto | 2 997 | +22,8 |
3 | Zeneca | 2 630 | +11,3 |
4 | AgrEvo | 2 493 | +6,4 |
5 | Du Pont | 27 472 | +6,5 |
6 | Bayer | 2 360 | +1,2 |
7 | Rhône-Poulenc | 2 210 | +5,7 |
8 | DowElanco | 2 000 | +1,9 |
9 | Cyanamid | 1 989 | +4,1 |
10 | BASF | 1 541 | +8,4 |
Source : Agro: World Crop Protection News, no 278, avril 1997 |
3.2 L'industrie canadienne des pesticides
En 1996, le marché canadien a été évalué à approximativement 1,197 milliard de dollars (CPIC, 1997). L'industrie canadienne des pesticides consiste principalement en produits phytosanitaires ou produits de protection des cultures agricoles. Les pesticides à usage agricole représentent approximativement 86 % du marché intérieur des pesticides. À leur tour, les herbicides représentent environ 79 % de tous les pesticides vendus au Canada (ISTC, 1991), soit près de 950 millions de dollars. Dans les Prairies, où est concentrée la production de céréales et d'oléagineux, l'emploi des pessticides est encore plus élevé. Les insecticides représentent 9 % des ventes totales de pesticides au Canada, suivis des fongicides à 5 pour cent, les 5 pour cent restants consistant en fumigants, traitements des semences et produits d'hygiène vétérinaire (tableau 9).
1996 | 1995 | 1994 | |
---|---|---|---|
Herbicides | 950 | 906 | 825 |
Insecticides | 104 | 114 | 95 |
Fongicides | 81 | 73 | 71 |
Spécialités | 60 | 68 | 66 |
Total | 1 197 | 1 161 | 1 056 |
Source : Institut canadien pour la protection des cultures, Rapport annuel 1996-1997 |
Les ventes d'herbicides, par province, sont indiquées dans le tableau 10. Ce tableau témoigne de la prépondérance de l'Ouest canadien pour ce qui concerne l'emploi d'herbicides. Les provinces de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba ont concentré plus de 75 % des ventes d'herbicides au Canada en 1996.
Province | Sales | |
---|---|---|
1 | Saskatchewan | 327 |
2 | Alberta/C.-B. | 244 |
3 | Ontario | 177 |
4 | Manitoba | 147 |
5 | Québec/Maritimes | 54 |
Source : Rapport annuel 1996-1997 du CPIC |
Au Canada, les sociétés qui fabriquent des produits agrochimiques
sont des filiales de sociétés multinationales.
Les sociétés mères fournissent à leurs filiales canadiennes des matières actives ou des produits formulés.
D'autres fournisseurs majeurs du marché canadien remplissent une fonction de distribution et n'ont aucun rôle dans la fabrication des pesticides au Canada. Nous donnons ci-après la liste des principaux fabricants de produits de protection des cultures au Canada, classés selon le volume estimatif des ventes de 1996. Il n'a pas été tenu compte de la fusion entre Ciba Geigy et Sandoz, pour former Novartis, dans les volumes des ventes utilisés pour dresser le tableau suivant.
Plus de 120 | Monsanto Canada |
---|---|
AgrEvo Canada | |
Dow Elanco Canada | |
De 100 à 120 | Zenaca Agro |
DuPont Canada Inc. | |
De 50 à 100 | BASF Canada |
Rhône-Poulenc Canada Inc. | |
Ciba Geigy | |
Cyanamid Crop Protection | |
Moins de 50 | ISK BioSciences |
Sandoz Agro Canada Inc. | |
Rohm and Haas Canada Inc. | |
Bayer Inc. | |
Gustafson (UniRoyal Canada Ltd.) | |
IPCO | |
UAP | |
Source : Analystes de l'industrie |
L'activité de recherche-développement qui s'effectue au Canada se cantonne aux essais de produits élaborés ailleurs pour en évaluer l'efficacité dans les conditions canadiennes (ISTC, 1991). En général, l'activité de fabrication, dans l'industrie canadienne des pesticides, se limite à l'activité de formulation, laquelle consiste à importer des matières actives et à les mélanger avec d'autres produits chimiques sous des formes adaptées à l'usage prévu. L'exception à cette règle se produit quand des composants majeurs des formulations sont disponibles au Canada et qu'il devient alors avantageux de formuler ces produits à proximité de leurs marchés cibles. Au Canada, approximativement une douzaine d'installations de formulation sont en exploitation, 6 appartenant à des fabricants d'envergure et 6 autres à de plus petits acteurs.
Les distributeurs sont soit des entreprises affiliées à une grande compagnie, par exemple United Grain Growers, soit des entreprises indépendantes qui approvisionnent des détaillants indépendants. Pour les distributeurs indépendants, les ventes de produits de protection des cultures représentent en général moins de 30 % de leur chiffre d'affaires. Un certain nombre de distributeurs appartiennent à de grosses sociétés multinationales (compagnies-chaînes ou entreprises indépendantes) dont le chiffre d'affaires annuel brut se situe dans les milliards de dollars. Par exemple, le distributeur indépendant VWR appartient à Royal Pakhoed qui se spécialise dans l'expédition, le stockage en cuve et le transport. Les compagnies-chaînes qui distribuent les pesticides offrent d'ordinaire la gamme complète des services aux agriculteurs, c'est-à-dire la manutention et le transport du grain, la fourniture d'engrais, de crédit et d'autres intrants agricoles.
3.9 Règlements et normes volontaires
L'importation et la vente de produits pesticides au Canada sont réglementées par la Loi sur les produits antiparasitaires. Cette loi régit les locaux de fabrication, l'entreposage, la distribution, la mise en vente et l'emploi des produits antiparasitaires. L'efficacité des produits et leur sûreté à l'égard des cultures sont les aspects primordiaux à démontrer en vue de leur homologation tant au niveau fédéral que provincial.
En outre, l'association de l'industrie des pesticides, l'Institut canadien pour la protection des cultures (CPIC), a adopté des normes applicables à l'ensemble de l'industrie, en matière d'entreposage, d'emballage et de fabrication des produits phytosanitaires (CPIC, 1997). Les normes d'entreposage sont conçues pour réduire au minimum les risques que l'entreposage des produits agrochimiques peut faire courir aux employés, au public et à l'environnement. Les domaines visés sont les locaux d'entreposage, le transport, les contenants et d'autres facteurs. L'industrie a fait adopter la clause familièrement appelée « pas de certificat/pas de livraison » dans les ententes de distribution passées par les fabricants. En effet, ceux-ci refusent de livrer des produits de protection des cultures aux distributeurs ou aux commerçants qui ne respectent pas scrupuleusement les normes d'entreposage édictées par l'Institut. Le programme relatif aux emballages des produits de protection des cultures est un programme de recyclage et de réduction des déchets dont l'objet est d'accroître le rôle de l'industrie dans la solution au problème des contenants vides de pesticides. Depuis 1989, plus de 20 millions de contenants ont été recyclés. Au niveau des fabricants, des normes ont également été mises en oeuvre pour évaluer et améliorer les processus et procédés dans les domaines des politiques et des procédures, de la sécurité et de la prévention des pertes, des questions de santé en milieu de travail et des préoccupations liées à l'environnement. Le CPIC a également mis sur pied un programme de consultants certifiés en protection des cultures, dont l'objet est de fixer une norme éducationnelle s'adressant à toutes les personnes assurant des services de fabrication, techniques, commerciaux et autres.
Dans le cadre de l'ALE et de l'ALENA, les tarifs douaniers des États-Unis ont été éliminés le 1er janvier 1994, et les pesticides circulent maintenant en franchise entre le Canada et les États-Unis. Malgré l'élimination des tarifs, il existe toujours entre les deux pays des obstacles non tarifaires qui freinent la libre circulation des pesticides et des cultures sur lesquels ces produits ont été utilisés. Les obstacles non tarifaires couramment dénoncés sont les disparités entre les lignes directrices, les règlements techniques, les normes et les méthodes d'essais adoptés par chacun des deux pays. À cause des deux régimes réglementaires différents imposant des niveaux différents d'essais et d'homologation, les produits dont l'emploi est approuvé aux États-Unis ne sont pas automatiquement approuvés au Canada et inversement.
Aux termes de l'ALE, les fonctionnaires canadiens et américains se sont engagés à faire en sorte que les deux pays adoptent des règles équivalentes, qu'il s'agisse de règlements techniques, de lignes directrices, de normes et de méthodes d'essais des pesticides. Une telle harmonisation ne peut être qu'avantageuse pour l'industrie étant donné les différences importantes, en matière de disponibililité et (ou) de prix, qui existent entre les deux marchés concernant des produits semblables, en particulier en ce qui concerne les produits à emploi restreint ou produits servant à traiter des cultures de petites surfaces. L'objectif, pour chacun des deux pays, est d'étudier le système d'homologation de l'autre pays pour découvrir dans quels domaines il est possible de partager l'information et les évaluations ou de parvenir à l'harmonisation.
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4.4 Homologation, réglementation et brevets
Les entreprises qui désirent vendre des produits antiparasitaires au Canada doivent se plier à une foule d'exigences réglementaires (Référence 21). Entre autres, elles doivent en général faire la preuve de l'efficacité et de l'innocuité du produit. De toute évidence, les produits qui sont homologués ont un avantage sur ceux qui ne le sont pas : ils peuvent être vendus et utilisés en toute légalité. Aux yeux de certains, l'homologation peut paraître une barrière artificielle à l'entrée sur le marché et à la concurrence. Mais ce n'est pas le cas. Comme Ronald Coase le faisait valoir en 1960, le fait même d'échanger un produit sur le marché consomme des ressources. Ces ressources sont les coûts de transaction qui consistent d'une part en coûts occasionnés par la recherche de la personne avec qui on peut procéder à un échange mutuellement satisfaisant, et d'autre part en coûts de négociation, c'est-à-dire les coûts impliqués par la négociation des termes de l'échange. Selon Coase, la réglementation gouvernementale est un moyen d'économiser sur les coûts de transaction. Une façon de visualiser les questions de sécurité soulevées par l'emploi des pesticides est que l'introduction de ces produits dans l'atmosphère ou dans l'eau constitue une nuisance ou une atteinte à la propriété d'autrui. Une façon de résoudre les différends sur la nuisance et l'atteinte à la propriété d'autrui serait d'intenter des poursuites dans chaque cas. Il s'ensuivrait des coûts de transaction prohibitifs. En revanche, le fait d'exiger des preuves de la sécurité du produit dans le cadre du processus d'homologation, bien qu'entraînant ses coûts propres, peut être en fin de compte une façon d'éviter les coûts de transaction associés à la multitude de poursuites.
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Segmentation du marché par culture
Sur le marché ontarien des herbicides anti-dicotylédones de postlevée sur le soja, on trouve seulement 6 herbicides (Pinnacle, Pursuit, Basagran, Blazer, Reflex et Roundup) qui sont fabriqués par 6 fabricants. Ce sont des produits semblables, mais leurs fabricants les différencient d'après l'efficacité, le coût, l'innocuité à l'égard du soja et divers autres facteurs. Si l'on se réfère à la caractérisation économique traditionnelle, on peut dire de ce niveau de l'industrie qu'il est en situation de concurrence monopolistique. Il se peut que cette description fournisse une image raisonnablement fidèle de l'industrie à un point donné dans le temps; par contre elle ne traduit pas de façon satisfaisante la nature compétitive de l'industrie dans le temps.
Les principaux marchés des pesticides au Canada sont les céréales, le canola, le maïs et le soja. Ce sont de grands marchés pour les pesticides, et les producteurs y ont le choix entre un certain nombre d'herbicides. Le tableau 17 ci-après donne la liste des produits qui font concurrence, sur les marchés du soja, du maïs, du canola, du blé et de l'orge, aux 10 pesticides auxquels la présente étude s'est intéressée . Le pesticide qui répond à un besoin du marché, c'est-à-dire qui élimine un parasite d'une culture sans causer de tort à celle-ci, doit affronter la concurrence de plusieurs autres pesticides. Par exemple, sur le marché du soja, l'herbicide Pursuit doit concurrencer 5 autres anti-dicotylédones de postlevée ainsi que 6 herbicides pouvant être épandus avant la levée du soja.
Pesticide | Soja | Maïs | Canola | Blé, orge | Pomme de terre |
---|---|---|---|---|---|
2,4-D | S/0 | Pursuit, Banval, Marksman, Fieldstar, Primextra, Pardner, Shotgun, Striker, Basagran Forte, MCPA | S/O | Ally, Attain, Banvel, Buctril M, Caliber400, Champion Plus, Cubutox 600, Crossfire, Dyvel, Embutos625, Estaprop, MCPA, Pardner, Prevail, Refine Extra, Target, Tropotox Plus | S/O |
Banvel | S/0 | Pursuit, 2,4-D, Marksman, Fieldstar, Primextra, Pardner, Shotgun, Striker, Basagran Forte, MCPA | S/O | Ally, Attain, 2,4-D, Buctril M, Caliber400, Champion Plus, Cubutox 600, Crossfire, Dyvel, Embutos625, Estaprop, MCPA, Pardner, Prevail, Refine Extra, Target, Tropotox Plus | S/O |
Dual | Frontier, Treflan, Edge, Select, Assure, Poast, Venture, Excel | Frontier, Prowl, Ultim | |||
Liberty | S/0 | Pursuit, 2,4-D, Marksman, Fieldstar, Pardner, Shotgun, Striker, Basagran Forte, MCPA, Ultim, Elim | Treflan, Edge, Pursuit, Roundup, Odyseey, Selcts, Venture, Poast, Excel, Assure, Muster | S/O | S/O |
Pursuit | Roundup, Basagran, Blazer, Basagran, Reflex, Broadstrike- Dual, BroadStrike- Treflan, Sencor, Lexone, Afolan, Lorox, Pinnacle | Pursuit, 2,4-D, Marksman, Fieldstar, Pardner, Shotgun, Striker, Basagran Forte, MCPA, Ultim, Elim | Treflan, Edge, Roundup, Odyssey, Muster | S/O | S/O |
Roundup | Pursuit, Basagran, Blazer, Reflex, Broadstrike- Dual, BroadStrike- Treflan, Sencor, Lexone, Afolan, Lorox, Pinnacle | S/O | Treflan, Edge, Pursuit, Roundup, Odyssey, Select, Venture, Poast, Excel, Assure, Muster, Fusion, Fortress, Hoe-Grass 284 | S/O | S/O |
Select | Dual, Frontier, Treflan, Edge, Venture, Poast, Excel, Assure, Roundup | S/O | Treflane, Edge, Roundup, Odyssey, Venture, Poast, Excel, Assure, Fusion, Fortress, Hoe-grass 284 | S/O | Poast, Fusilade, Prism, Excel Super, Hoe-grass 284 |
Achieve | S/O | S/O | S/O | Advance 10G, Affirm, Assert, AvaddexBW, Avenge, Fortress, Heritage, Hoe-grass 284, Horizon, Mataven L, Prevail, Puma, Triumph Plus | |
Furadan | S/O | Supracide, Monitor, Guthion, Decis, Belmark, Ambush, Pounce, Ripcord, Cymbush, Sevin XLR, Thiodan | |||
Admire | S/O | S/O | S/O | S/O | M-Trak, Novador |
Source : « AFRD, Crop Protection with Chemicals, 1997 »; Guide de lutte contre les mauvaises herbes, MAAARO, 1998 |
C'est ce mécanisme d'établissement des prix qui est utilisé pour tous les pesticides sur lesquels ont porté nos études de cas, à l'exception du Roundup. Pour ce qui concerne le Roundup, le prix est établi en fonction d'un rapport prix-volume qui est calculé au terme d'études de marché très poussées. Le volume est fixé de façon à maximiser les recettes marginales sur tous les marchés. Monsanto utilise cette stratégie de prix bien que le brevet du Roundup soit caduc et malgré l'existence de produits concurrents pratiquement identiques (par ex. Touchdown et Glyfos). Plusieurs facteurs permettent à Monsanto d'utiliser cette stratégie. Premièrement, le marché du Roundup est en expansion et c'est Monsanto qui en est le principal moteur. Par exemple, les marchés du Roundup se développent du fait de la création de cultures transgéniques qui sont tolérantes à ce pesticide. Ces cultures transgéniques ont été élaborées par Monsanto et peuvent être traitées seulement avec le Roundup. Monsanto développe aussi le marché des herbicides servant à brûler chimiquement la végétation et qui s'utilisent en production sans travail du sol. Deuxièmement, Monsanto jouit d'une prépondérance dans les canaux de distribution grâce à sa stratégie d'expansion des marchés et à la fidélité à la marque des producteurs. En raison de ces deux facteurs, les distributeurs et les détaillants y regardent à deux fois avant de compromettre leur position de vendeur de Roundup en proposant aussi à leurs clients les produits concurrents, Touchdown ou Glyfos.
Ces constatations concernant la stratégie de prix de Monsanto au Canada rejoignent celles de l'étude effectuée par la Prices Surveillance Authority, en Australie. L'étude australienne a effectivement montré comment Monsanto s'y prenait pour composer avec la courbe coudée classique de la demande, en établissant le prix du Roundup de sorte que la courbe combinée de la recette marginale coïncide avec celle du coût marginal et permette donc la maximisation des profits. Il est également intéressant de noter que l'organisme australien, dans son examen des prix du Roundup, a su montrer l'importance du rôle que joue la taille du marché pour inciter des entreprises à entrer sur le marché. Monsanto a réduit le prix du Roundup de près de 50 % juste avant l'expiration du brevet de ce produit de façon à garder sa part de marché en prévision de l'arrivée de nouveaux concurrents.
Les fabricants essaient d'influer sur le prix au niveau des producteurs en appliquant des « programmes ». Ces programmes spécifient les conditions de vente et prévoient le versement de primes destinées à inciter les différents intervenants du marché à faire mousser les ventes. Le fabricant établit des programmes s'adressant aux distributeurs, aux détaillants et, dans certains cas, aux producteurs agricoles. En règle générale, un programme vise toute la ligne de produits offerte par le fabricant. Le programme peut ou non prévoir des dispositions spéciales relativement à certains produits.
En moyenne, les prix réellement payés au niveau des producteurs ont été stables (voir le tableau 9 au chapitre 3 « Structure de l'industrie, vue d'ensemble et évolution »). Les fabricants essaient de répercuter l'inflation. Quand la santé de l'économie agricole est robuste, cela leur est possible, mais quand elle est souffreteuse, c'est beaucoup plus difficile. À cause de la nature compétitive de l'industrie agrochimique, les fabricants ont généralement une latitude limitée pour ce qui est de répercuter sur les consommateurs les coûts associés à la dépréciation du dollar canadien et à l'augmentation des coûts liés à la réglementation et à l'élimination des emballages.
Pour parler maintenant de la marge bénéficiaire, nous définirons ce terme comme étant le prix de vente au détail diminué des coûts, divisé par le prix de vente au détail et multiplié par cent. Les coûts qui entrent normalement dans ce calcul sont ceux qui ont trait à la production, au marketing et à la distribution du produit. Il convient de noter qu'un produit ayant une marge bénéficiaire élevée peut ne pas être rentable à cause des frais élevés de recherche et de développement. À titre de référence, mentionnons que la plupart des fabricants visent environ 15 % de rendement sur l'investissement. La fourchette des marges du fabricant, en pourcentage des ventes au détail des produits sur lesquels porte l'étude, va de 20 % à 80 %, et la moyenne est de 40 %.